Dr Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, prône la mise en place de systèmes de santé résilients, l’accroissement des investissements pour la santé et la mobilisation des ressources locales dans les pays africains
Abidjan (Côte d’Ivoire), 07 novembre 2016 – A l’ouverture du dialogue ministérielle organisé par la Banque africaine de développement à son siège à Abidjan entre les ministres africains de la santé et des Finances, sur le thème « d’Ébola à zika, comment sommes-nous préparés et ce qui doit être fait », la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Moeti Matshidiso, a délivré trois messages essentiels.
D’abord, elle a rappelé la nécessité de la construction de systèmes de santé résilients capables de détecter et de répondre aux épidémies et la multisectorialité. « Avec toutes les urgences que nous avons connues et connaissons, la Région africaine a besoin d’une bonne préparation et de résilience. Les facteurs de risque communs tels l’accès inadéquat à l’eau potable, le mauvais assainissement, les mauvaises conditions de vie dues aux surpeuplements dans les maisons ne sont pas du domaine de la santé. La plupart est liée au statut socioéconomique des communautés et leur gestion requiert des approches multisectorielles », a-t-elle dit. Dans son appui aux pays pour une bonne préparation, l’OMS a entrepris une analyse et une cartographie des risques au niveau régional en vue d’une préparation basée sur les faits.
L’OMS a également apporté son appui à 19 pays prioritaires, dans le cadre de la réponse à l’épidémie d’Ébola, pour renforcer leurs capacités de coordination, de surveillance pour la détection précoce et le contrôle des épidémies, leur capacité de réponse rapide y compris celles des équipes de réponse rapide au niveau national et régional. Tout en reconnaissant que les pays sont mieux préparés pour gérer ces types d’épidémies, Dr Moeti a cependant relevé les écarts qu’il y’a dans la préparation et la résilience des systèmes de santé pour leur permettre de répondre de façon adéquate et de s’habituer à l’impact des urgences.
Ensuite, la Directrice régionale de l’OMS a souligné qu’un bon investissement dans la santé peut faire toute la différence. Les investissements en cours dans la phase de retour à la normale après Ébola dans les trois pays durement touchés, « constituent une opportunité unique de renforcement du système de santé dans ces pays. L’on a noté des améliorations notables dans le renforcement des capacités pour la surveillance, la coordination, l’engagement communautaire et la gestion des cas.
La mise en place de système d’alerte précoce, de détection de cas et de rapportage au niveau communautaire, de district et national, sur la base des directives de la Surveillance Intégrée des Maladies et Réponse est remarquable » a–t-elle souligné. « Ces investissements ont ainsi permis de faire des détections précoces des cas, de répondre rapidement et de contrôler ainsi les épidémies comme celles de la rougeole en Sierra Leone, et cela fait toute la différence », a-t-elle relevé. Elle a également mis l’accent sur les actions multisectorielles et le partenariat solide dans la cadre de l’approche «une seule santé» pour prévenir et réduire les risques d’épidémies. La collaboration avec l’Union Africaine sur la création du Centre Africain de lutte contre les épidémies est l’une des solutions pour davantage renforcer les capacités de préparation et de réponse en Afrique.
Enfin, le Dr Moeti a lancé un appel en direction des leaders africains pour plus d’investissements pour le renforcement des systèmes de santé. « La plupart des pays africains ont besoin d’une augmentation des investissements de façon soutenue en vue de renforcer leurs systèmes de santé. Nous devons nous assurer que les pays ont des systèmes de santé robustes, avec du personnel et du financement adéquats, pour un accès équitable aux services préventifs et curatifs de qualité par toutes les populations. . C’est là, toute l’essence de la couverture sanitaire universelle » a-t-elle soutenu. Elle a demandé aux leaders africains d’accroître les investissements dans la préparation à la lutte contre les épidémies y compris le renforcement des capacités requises pour l’application du Règlement sanitaire international.».
En conclusion, la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, demande le renforcement du partenariat en vue d’une meilleure coordination des efforts. La solidarité internationale doit être au centre de la gestion des questions de vulnérabilité collective.
Rappelons que le dialogue ministériel sur la sécurité sanitaire publique en Afrique, organisé par la Banque africaine de développement le 7 novembre 2016 à Abidjan, a été ouvert par le Premier Ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan, en présence du Président de la Banque africaine de développement, Dr A. Adesina et de quelques Ministres de la santé et des Finances en provenance de la Côte d’Ivoire, de la Sierra Leone, du Libéria et de la Gambie.
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Contact technique - Dr Jean-Marie Vianny Maurice YAMEOGO, Représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire, Tel : 22517204, E-mail : yameogoj [at] who.int
Contact media - M. Koné Souleymane, Chargé de Communication, Tel : 22517222, Cel/ 07148393 - E-Mail : koneso [at] who.int
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01 Dr Moeti demande au leaders africains dinvestir plus dans la santé
02 Le Premier Ministre ivoirien en compagnie du Président de la BAD, de la Directrice régionale de lOMS et des différents ministres de la santé et des Finances des pays invités
03 Le Premier Ministre ivoirien, Daniel Kablan, au centre, entouré de Dr Moeti Matshidiso, à droite, et Dr A. Adesina, Président de la BAD, à gauche.